Aide à l’accès aux droits
L’obtention de droits sociaux est un facteur clé dans l’accès aux soins. Il est essentiel d’une part, d’encourager les femmes à effectuer les démarches nécessaires pour ouvrir des droits de couverture santé ou pour les renouveler, et, d’autre part, de connaître le réseau professionnel et associatif autour de soi afin de pouvoir les orienter.
Pour les aider dans leurs démarches, les femmes peuvent être orientées vers les assistantes sociales (PMI, PASS,…).
Autres soutiens institutionnels
Dans des situations critiques, lorsque les droits des personnes sont bafoués, il est possible de saisir le Défenseur des droits
FNCIDFF : Fédération Nationale des Centres d’Information sur les Droits des Femmes et des Familles : Plateforme d’information et centres départementaux (violences faites aux femmes, égalité entre hommes et femmes, …)
Conséquences psychologiques du parcours migratoire
Selon le Comede, les troubles psychiques représentent plus d’un tiers des diagnostics posés dans leurs centres de soins à destination des migrants. Il peut s’agir de psycho-traumatismes ou de dépressions.
Extraits de La souffrance psychique des exilés (Médecins du Monde) :
Les migrants viennent de pays en guerre, qui s’effondrent économiquement et socialement, ou encore marqués par une corruption massive et des violences sociales (mariages forcés, mutilations sexuelles,…) et intrafamiliales structurelles. Beaucoup y ont été emprisonnés arbitrairement, ont subi des violences extrêmes, ont été témoins de la mort de proches ou ont été eux-mêmes menacés de mort.
A cela s’ajoutent des parcours de plus en plus longs, difficiles et violents, passant souvent par la Lybie ou le Maroc, où les violences physiques, la mise en esclavage, la torture et les viols semblent massifs. La violence des passeurs, la traversée en bateau sont une épreuve supplémentaire dont les survivants ressortent rarement indemnes.
Arrivés en France, la complexité organisée de dépôt d’une demande de titre de séjour ou de demande d’asile, les multiples goulots d’étranglement (sous-dimensionnement des structures d’enregistrement), l’arbitraire, l’incertitude, la suspicion systématique, les impasses administratives, l’incapacité à déposer ou obtenir un statut... conduisent à placer les personnes dans des situations de vulnérabilité sociale, voire d’extrême marginalité. Après des parcours d’exil émaillés de violences de toutes sortes, les personnes se retrouvent aussi souvent confrontées à des conditions de vie extrêmement dégradantes, voire déshumanisantes. Aux multiples traumatismes déjà subis s’ajoute le choc de la désillusion face aux différentes formes de violences, institutionnelles, physiques, policières, symboliques, auxquelles elles sont confrontées en France. Selon les territoires, elles sont plus ou moins contraintes à une errance, à des conditions d’hébergement très dégradées, des périodes de vie à la rue ou en campement, des pertes ou destructions répétées des maigres biens personnels, des violences, interruptions répétées du sommeil par les forces de l’ordre...
La personne exilée construit une idéalisation du pays d’accueil, une utopie recherchée avec frénésie, pour contrebalancer la séparation difficile du pays d’origine, la souffrance de l’exil. S’en suit la désillusion, le choc de la réalité ou son déni. Voici un article du Cairn qui explique ce mécanisme
Face aux épreuves traversées et aux conditions de vie, un grand nombre de personnes migrantes font preuve d’une grande résilience, d’une forte capacité à continuer à vivre et à avancer, d’autant plus si elles bénéficient d’un soutien familial ou communautaire.
Selon le psychiatre du HCR, la plupart des réfugiés expriment une détresse « normale », en lien avec les épreuves subies, qui s’atténuera avec le temps, et ne sont pas tous « traumatisés ».
Une étude allemande de 2016 menée auprès d’un groupe de demandeurs d’asile s’est intéressée à la prévalence de l’état de stress post-traumatique chez les migrants selon leur origine géographique. Elle relève les taux suivants : 16,1% (en provenance des Balkans), 20,5% (Moyen Orient), 23,4% (Afrique sub-saharienne), 28,1% (Afrique du Nord).
Cette même étude (dont 88% de la population d’étude est masculine) fait état de :
- 72,5% des participants ont été confrontés à une situation de guerre
- 67,9% ont subi des agressions violentes
- 51,4% ont vécu d’autres expériences difficiles
- 50% ont subi de la torture
- 47,9% ont été emprisonnés
- 11,1% ont subi des agressions sexuelles
Ces syndromes entraînent une grande souffrance morale liée à un certain nombre de symptômes dont les plus courants sont les suivants :
- Le syndrome de reviviscence peut se traduire par le fait d’être ramené brutalement à l’événement traumatique et de le revivre, souvent déclenché par une expérience sensorielle (une sensation de douleur, un son tel que le bruit d’une porte qui claque, une image telle que la vue d’un uniforme de militaire dans la rue…), ce qui peut amener la personne à adopter un comportement de fuite ou d’évitement afin de se protéger comme si l’événement allait se reproduire ; il peut aussi se traduire par des flash-back, des rêves ou des cauchemars répétitifs.
- Le syndrome d’évitement désigne le fait d’éviter tout ce qui se rapporte au traumatisme et risque de rappeler l’événement : sentiments, sensations physiques, activités, endroits, objets, moments, personnes, conversations ou situations (par exemple, évitement de la foule ou des transports). Ce syndrome peut aller jusqu’à l’évitement de toute pensée et au développement d’un monde imaginaire. L’évitement de toute situation douloureuse ou stressante peut entraîner l’émoussement des affects, le désinvestissement des relations interpersonnelles et la perte de l’anticipation positive de l’avenir.
- Le syndrome d’hyperactivité neuro-végétatives désigne un état d’hypervigilance, d’alerte et de contrôle. Il peut se traduire par des sursauts, des insomnies, des réveils nocturnes, une hypersensibilité, une irritabilité, des colères explosives, des troubles de la concentration et de l’attention.
- Symptômes dissociatifs : perte de conscience de l’environnement réel, amnésie dissociative, déréalisation, dépersonnalisation (sentiment d’être devenu un observateur de son propre fonctionnement mental ou de son propre corps).
Posttraumatic Stress and Depressive Symptoms amongst Asylum Seekers - Screening in a State Refugee Reception Center, Christoph Kröger, Inga Frantz, Pauline Friel, Nina Heinrichs
Savoir repérer, identifier et protéger les victimes de traite des êtres humains
Documents utiles
Liens familiaux rompus
Guide « Mon enfant est resté au pays »
La Croix-Rouge française propose un service de Rétablissement des Liens Familiaux à destination des personnes qui sont à la recherche d’un membre de leur famille à l’étranger. La demande sera enregistrée et validée selon des critères d’éligibilité. Plus d’informations sur :
Pour contacter le service RLF de la Croix-Rouge :
- Croix-Rouge française
- Service RLF
- 98 Rue Didot
- 75694 PARIS Cedex 14
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