Différents dispositifs existent en France afin de permettre l’hébergement des personnes migrantes. Ils sont généralement gérés par une association ou entreprise liée à l’État par une convention.
Pour autant, chaque migrant ne bénéficie pas d’une place d’hébergement. En comparant le nombre de personnes hébergées et le nombre de personnes bénéficiant de l’Allocation Demandeur d’Asile (ADA) selon l’OFII, la Cimade propose la cartographie ci-après. Hormis la Guyane et sa situation particulière, la région Ile de France fait état du plus fort taux de personnes non hébergées (en rouge sur la carte), mais c’est également la région recevant le plus grand nombre de demandes d’asile (la moitié des demandes déposées en France).
Se distinguent deux modalités d’hébergement :
- CADA, AT-SA, HUDA : accueil pérenne, familles en priorité
- PRAHDA, CAO, CHUM, CAES : centres « de transit », personnes isolées essentiellement
Les modalités d'hébergement
Les CAO ont été mis en place un peu partout en France en 2015 par l’Etat dans le but de désengorger le site de Calais. Carte des CAO en France
Ces lieux d’hébergements sont des anciens locaux collectifs vacants qui ont été reconvertis pour héberger les personnes demandeuses d’asile en France. Ils hébergent familles ou hommes seuls, et proposent un accompagnement administratif le temps de l’instruction de la demande d’asile.
Les CAO sont gérés par l’OFII, et sont progressivement transformés en HUDA (gérés localement).
Les personnes peuvent y être accueillies avant que leur demande d’asile ne soit enregistrée.
D’abord mis en place dans les Hauts de France et en Ile de France, les CAES ont pour but de mettre à l’abri les personnes le temps d’un examen administratif. Ces centres n’ont pas vocation à héberger les personnes sur le long terme.
Les CADA sont, selon la circulaire du 4 décembre 2017, destinés à accueillir des personnes dont la demande d’asile est en procédure normale mais également les plus vulnérables des personnes en procédure accélérée.
Ces centres sont gérés par des associations ou des entreprises (ADOMA, COALLIA, France Terre d’asile, Forum réfugiés-Cosi, …) Retrouvez ici la liste des CADA en France
ADOMA se nommait précédemment SONACOTRA : Société nationale de construction de logements pour les travailleurs.
ADOMA sur internet
COALLIA sur internet
Forum Réfugiés-Cosi sur internet
Pour pallier le manque de places en CADA, un dispositif d’hébergement d’urgence des demandeurs d’asile (HUDA) s’est développé au cours de la décennie 2000. Ce dispositif est géré régionalement et est très développé en Auvergne-Rhône-Alpes et dans le Grand Est. Il a intégré, en 2019, les 6 000 places d’ATSA (précédemment gérées par le ministère et l’OFII central) et la majorité des places dites CHUM qui existent en Ile-de-France.
Selon la circulaire du 31 décembre 2018, ce dispositif est destiné à accueillir des personnes en procédure accélérée ou Dublinées. 36% des places sont des nuitées d’hôtel notamment à Paris, à Lyon, à Marseille ou à Nice.
Source : La Cimade
Historiquement, première forme de lieu d’accueil lié à l’asile, le centre provisoires d’hébergement accueille des réfugiés et des bénéficiaires de la protection subsidiaire. Limité pendant vingt ans à 1 083 places, le dispositif a connu un doublement de sa capacité avec la création de 1 000 places supplémentaires en 2017. 3 000 places supplémentaires ont été créées en 2018 et 2000 autres en 2019 soit un total de 8 300 places.
Les CPH ont pour mission d'assurer l'accueil, l'hébergement ainsi que l'accompagnement linguistique, social, professionnel et juridique des personnes qu'ils hébergent, en vue de leur intégration. Ces structures s'adressent donc à des personnes reconnues comme réfugiées.
L’admission dans un CPH se fait sur décision de l'OFII et pour une durée de neuf mois. Après évaluation, cette durée peut toutefois être prolongée par périodes de trois mois, sur décision de l'OFII.
Source : La Cimade
Les PRAHDA ont été créés en 2016 et sont tous gérés par ADOMA suite à l’appel d’offre initial. Ce sont souvent des anciens hôtels de type Formule 1 rachetés. Gérées par l’OFII, les places accueillent des personnes isolées demandeuses d’asile ou assignées à résidence dans le cadre d’une procédure Dublin.
Aussi connues sous le nom de CPAR, ces structures accueillent les étrangers déboutés de leur demande d’asile qui acceptent de rentrer dans leur pays d’origine.
Créés depuis 2015, ils proposent un accompagnement social, une aide dans la vie quotidienne et une aide à la compréhension du processus judiciaire.